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La seconde édition de la Coupe Schneider se termina par une victoire anglaise. En effet l'avion le plus rapide fut un Sopwith Tabloid, modifié volontairement pour la compétition par l'adoption de deux flotteurs et d'un moteur plus puissant. Le 20 avril 1914, à Monaco, le pilote Howard Pixton fit voler l'avion à la moyenne de 139,60 kilomètres à l'heure. En deux tours additionnels, l'appareil atteignit les 148 kilomètres/heure et établit le nouveau record de vitesse pour hydravions. Le biplan Sopwith avait donc pris sa revanche sur le monoplan Deperdussin et obtenu pour la Grande-Bretagne le premier succès aéronautique sur le plan international. En réalité, les éléments fondamentaux de la version spéciale préparée pour représenter pour la première fois l'Angleterre à la Coupe Schneider ne différaient pas tellement de ceux de l'avion apparu dès l'automne de l'année précédente. Dans sa version terrestre, le Tablaid avait été conçu par T.O.M. Sopwith et F. Sigrist qui désiraient réaliser un biplan rapide à hélice tractive, destiné potentiellement à des tâches de reconnaissance à usage militaire. La machine fut construite en grand secret et les premiers essais eurent lieu à l'automne 1913 à Brooklands. Suivirent les tests soumis à l'appréciation officielle, et l'avion démontra aussitôt d'excellentes qualités sur le plan de la vitesse et de la maniabilité. A Farnborough, où se trouvait le siège de la Royal Aircraft Factory, qui jugeait les résultats des essais de qualification, le Tabloid atteignit une vitesse de 148 kilomètres à l'heure en vol horizontal et monta à 336 mètres en 60 secondes, On était le 29 novembre et, le même jour, le pilote d'essai Harry Hawker vola jusqu'à Hendon, arriva sur l'aérodrome au moment où se tenait un des rassemblements populaires du samedi et montra le nouvel avion Sopwith à plus de 50 000 spectateurs, exécutant deux rapides circuits à basse altitude et à plus de 140 kilomètres à l'heure. Le résultat ne se fit pas attendre: le biplan fut commandé en quantité considérable en tant qu'avion de reconnaissance monoplace et équipa les divisions du service aérien de la Marine et de la Force terrestre. Devant ce succès, Sopwith décida de préparer un de ses monoplaces pour représenter la Grande-Bretagne lors de la toute prochaine édition de la Coupe Schneider. Etant donné que la compétition était réservée aux hydravions, la machine vit initialement son train remplacé par un large flotteur central. Le moteur Gnome de 100 CV fut construit et mis au point pour l'occasion. Cependant, lors des premiers essais, le flotteur se révéla insuffisant: tandis qu'il flottait, l'avion se retourna soudain, alors que personne ne s'y attendait. A l'usine, on décida de dédoubler le flotteur et, pour ne pas gaspiller un temps précieux, on recourut à l'expédient suivant: on coupa en deux, le long de la ligne médiane, le large « brodequin» original. La solution se révéla positive et, après les essais de flottaison et de vol effectués sur la Tamise, le Tabloid fut directement envoyé à Monaco, le 8 avril 1914. Avant la conquête du trophée, l'appareil subit encore une seule modification d'importance: le remplacement de l'hélice par une autre de rendement supérieur. Le reste ne posa plus aucun problème. A son retour en Angleterre, le biplan réintégra les usines Sopwith de Kingston afin d'être réadapté à la configuration terrestre grâce à l'adoption d'un train à structure en V. Par la suite, le Tabloid fut mis à la disposition du pilote R.H. Barnwell et préparé pour participer au Derby aérien de 1914. Mais, à cause de la très mauvaise visibilité, l'avion ne termina pas la compétition. Cette épreuve fut la dernière à laquelle le Sopwith prit part avant d'entreprendre - sous les couleurs de l'armée la longue série de vois de reconnaissance des premiers mois du conflit. |
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Avion: Sopwith Tabloid. |
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