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C'est pour participer à la Coupe Schneider de 1929 que Giovanni Pegna a construit un hydravion révolutionnaire sans coque ni flotteurs, une pure merveille aérodynamique, le Piaggio-Pegna PcT qui devait atteindre 600 km/h. Sur cet hydravion, les dispositifs d'envol habituels sont remplacés par des ailes marines ou hydrofoils, qui fonctionnent dans l'eau à la manière des ailes aériennes dans l'air, et assurent la sustentation pour permettre l'hydroplanage. Si le Francais Lambert a déposé, en 1881, un brevet pour un bateau à ailes portantes, ce sont les Italiens Forlanini et Crocca qui ont atteint en 1906 la vitesse de 130 km/h grâce aux ailes marines de leur bateau, sur le lac Majeur. L'aile marine peut être utilisée soit en semi-immergée comme sur le Piaggio, et le dièdre donne alors une stabilité automatique, soit totalement immergée avec un pilotage automatique par ordinateur. L'aile semi-immergée donne une stabilité remarquable. En effet si elle s'incline d'un côté, la surface immergée augmente, la poussée aussi, ce qui rétablit l'équilibre. Le défaut de ce type d'aile c'est un phénomène d'aération car la dépression d'extrados dans l'eau, qui assure la sus tentation, peut être brutalement supprimée par une aspiration d'air le long du profil. Deux machines furent construites, sans pouvoir participer à la Coupe Schneider de 1929, le manque de temps et les difficultés techniques n'ont pas permis de mettre au point la partie marine ; l'avion n'a jamais pu hydroplaner correctement et le pilote n'a jamais osé mettre en marche l'hélice aérienne. Comme on le comprend ! Le pilote d'essai était Dal Molin, qui s'est tué en 1930 sur le lac de Garde aux commandes du Savoia-Marchetti S-65. En dehors de l'extrême élégance des lignes, c'est la présence d'une hélice marine qui retient l'attention ; en effet, au repos, l'hydravion flotte sur son fuselage et sur son aile, l'hélice aérienne étant à l'horizontale. En embrayant l'hélice marine, il monte sur les hydrofoils ce qui dégage le champ de l'hélice aérienne, qui peut être embrayée à son tour et assurer l'accélération, de l'hydroplanage jusqu'au décollage. Une autre caractéristique inhabituelle est la longueur du fuselage en avant de l'aile, qui donne l'impression que celle-ci est très courte. Au point de vue mécanique, l'hydravion était motorisé par un V 12 Isotta-Fraschini de 970 CV muni de deux embrayages, l'un qui actionnait, par un arbre de transmission, l'hélice aérienne ; cet arbre était doté d'un frein pour arrêter cette hélice à l'horizontale ; l'autre, grâce à un autre arbre, actionnait l'hélice marine. Cette dernière pouvait être mise en drapeau de facon à réduire la traînée en vol. Comme on le voit l'appareil était complexe, et chaque innovation aurait nécessité une longue expérimentation, mais l'idée était bonne. A. V. Documentation : Fanatique de l'aviation n ' 21 et collection photo Giorgio Gazza. |
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Avion: Piaggio Pegna Pc 7. |
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