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Entre le 30 juillet et le 1 er août 1939, un SIAI Marchetti SM.75 spécialement modifié conquit le record mondial de distance en circuit fermé: 12.935 kilomètres en 57 heures et 35 minutes de vol, parcourus sur l'itinéraire Fiumicino-Capc, Palinuro-Livourne, Par rapport aux exemplaires de série, l'avion possédait des moteurs Alfa Romeo 128 RC 21 de 1 000 chevaux chacun et des réservoirs de carburant capables d'assurer cette exceptionnelle autonomie. Six mois auparavant (le 10 janvier 1939), le même S.M.75, immatriculé I -TALO, avait battu le record mondial de vitesse sur 2 000 kilomètres avec 10 000 kilos en charge, à la moyenne de 330,972 kilomètres à l'heure. Vu les excellentes caractéristiques de la version civile en production dès 1937, l'état-major de la Régie aéronautique italienne se montrait intéressé par la construction d'un modèle pour l'emploi militaire et avait demandé la mise au point de l'appareil spécial SM.75 PD (Primato Distanza: Record de Distance). La SIAI Marchetti mit le projet du S.M.75 en marche dans le but de réaliser un successeur au SM.73 à train fixe - l'archétype de la longue serie des trimoteurs d'Alessandro Marchetti qui allait caractériser toute une époque de l'aviation italienne - qui, dès 1935, effectuait un service excellent sur les liaisons d'une grande partie de l'Europe, Par rapport à l'avion précédent, le nouveau modèle, tout en conservant ses caractéristiques générales, avait des dimensions plus grandes, était de conception nettement plus moderne grâce à son train antérieur escamotable et pouvait réaliser de meilleures performances, Le prototype vola le 6 novembre 1937 et, à la fin des essais opérationnels, fut livré à FAla Littoria le 15 février de l'année suivante. Suivirent, au rythme d'environ un par mois les cinq autres exemplaires demandés dans la commande initiale. Par la suite, entre juillet et décembre. la production du nouveau trimoteur subit un brusque coup d'accélérateur, provoqué par la livraison a l'Ala Littoria de six autres SM.75 et a la compagnie hongroise Malert de cinq exemplaires munis de propulseurs Weiss (Gnome-Rhône K.14 construits sous licence) au lieu des Alfa Romeo A.R. 126 RC 34. A ces machines, s'ajoutèrent dix-huit autres exemplaires pour la compagnie italienne, livres à partir de la fin du mois de décembre 1938. L'appareil permit d'accroitre fortement les liaisons européennes et africaines exploitées par l'Ala Littoria il offrait une capacité de 24 passagers sur des routes de 1 500 kilomètres, et de 18 sur des routes plus longues pouvant atteindre les 3 400 kilomètres Au début de 1939, les SM.75 furent mis en service sur quelques-unes des routes les plus extérieures de l'Afrique, entre autres la route Rome-BenghaziAddis-Abeba. Jusqu'au début de la guerre, l'Ala Littoria continua à augmenter sa flotte de SM.75, devenus l'équipement de base: en juin 1940, elle en avait recu trente quatre exemplaires et en attendait la livraison de quatre autres, dont trois destinés à remplacer trois machines perdues dans des accidents de vol. Lorsque l'Italie entra en guerre, tous les appareils en service se virent dotés d'un équipement militaire et affectés au « Centre des Communications » pendant le conflit, les S.M.75 opérérent énormément comme avions de transport sur tous les fronts et, de temps en temps, aussi comme bombardiers. Quelques exemplaires survécurent au conflit et demeurèrent en service jusqu'en 1949. La production totale s'éleva à quatre-vingtdix appareils. En revanche. la SIAI Marchetti ne réalisa que quatre exemplaires de la version hydravion S.M.75, appelée S.M.87 Vers le milieu de 1938, celle-ci fut annoncée par l'Ala Littoria, pour remplacer les hydravions Macchi M.C.94 en service en Amérique du Sud sous les emblèmes de la compagnie brésilienne Corporacion SudAmericana de Transportes Aereos, associée à la compagnie italienne. Au départ, il avait été décidé de produire cinq S.M.87, mais ces exemplaires ne parvinrent jamais au destinataire original, à cause de l'éclatement du conflit qui mit brusquement fin à la collaboration entre la ligne aérienne brésilienne et l'Ala Littoria. Les quatre hydravions réalisés (on décida de ne pas construire le cinquième) possédaient tous des moteurs Fiat A.80 RC 41, au lieu des Pratt & Whitney Twin Wasp prévus à l'origine, et furent livrés à la Régie aéronautique italienne. Lors de l'éclatement des hostilités, les S.M.87 se virent dotés d'un équipement militaire et affectés au « Centre des Communications» de l'Ala Littoria. Au cours du conflit, les quatre appareils servirent intensivement dans des liaisons vers la Sardaigne et I'Espagne. Seule une de ces machines, endommagée par un avion de chasse américain, dut suspendre ses activités. Les trois autres continuèrent à voler régulièrement jusqu'à l'armistice. Ce furent les plus gros hydravions en service régulier au cours du conflit. |
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Avion: SIAI Marchetti S.M.87 |
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