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Le 13 septembre 1931, à Lee, sur le Solent, la plus passionnante des compétion s'achevait par la victoire d'un concurrent sans adversaires. Après dix-huit années d'enthousiasmes, de sacrifices, de préparatifs techniques qui avaient capté l'attention du monde entier, la Coupe Schneider passait définitivement a la Grande-Bretagne, au terme d une lutte solitaire dont l'unique protagoniste était le Supermarine S.6B, piloté par John H. Boothman. Ses principaux adversaires, les Francais et les Italiens, n'avaient pu achever en temps voulu la préparation de leurs machines et la superbe prestation de l'avion britannique se réduisit, en fait, à une course contre la montre, sans confrontation directe, 574,22 kilomètres à l'heure, telle fut la moyenne enregistrée au terme de l'épreuve, nouveau record du monde. Le Supermarine S.6B fut le dernier représentant de la famille des avions de compétition concu par Reginald B. Mitchell, le futur créateur de l'immortel Spitfire. A vrai dire, l'expérience acquise au cours de tant de luttes, les perfectionnements techniques et technologiques appliqués aux projets qu'il concevait en vue de la Coupe Schneider, tout ce savoir, Mitchell le mit en oeuvre dans sa création la plus célèbre. Mais le succès et la renommée du Spitfire doivent beaucoup, également, à l'expérience acquise durant les années de Coupe Schneider par un autre protagoniste de la scène aérienne britannique. Henry Royce, en effet, dans les deux dernières éditions de la Coupe, avait mis au point son prestigieux moteur dont allait dériver le Rolls-Royce Merlin de la Deuxième Guerre mondiale. Le premier appareil de la série S fut le Supermarine SA concu en vue de l'édition 1925 de la Coupe. Il s'agissait d'une réalisation révolutionnaire en ce que, pour la première fois depuis 1913, après la victoire du monoplan Deperdussin, la formule du monoplan se retrouvait appliquée à un hydravion de compétition. Mais le destin du SA ne fut pas heureux. Par suite d'une faiblesse imprévue de la structure de l'aile, l'appareil fut détruit au cours de la première épreuve, disputée à Baltimore (Etats-Unis). Le vainqueur fut James Doolittle, sur l'hydravion Army Curtiss R3C-2, à la moyenne de 374,27 kilomètres à l'heure. Mitchell, cependant, ne se laissa pas décourager. Que sa conception fondamentale fût valable, il en eut indirectement la preuve lorsqu'un autre hydravion, le Macchi M.39, d'origine italienne, remporta la Coupe en 1926, à la moyenne de 396,68 kilomètres à I'heure. La Grande Bretagne ne participait pas, cette année là, à la compétition, la construction du nouvel appareil, le Supermarine S.5, n'étant pas achevée. Dans son projet, Mitchell avait incorporé toutes les solutions techniques les plus avancées du moment. Il finit par réaliser une machine quasi parfaite, d'une aérodynamique extrêmement sophistiquée, fruit de longues recherches dans les laboratoires et dans les souffleries du Royal Aircraft Establishment et du Laboratoire national de Physique. Le fuselage de l'appareil était entièrement en métal de même que l'armature des ailes, dont le revêtement seul était en bois. Tout avait été étudié « en fonction du moteur », le puissant Napier Lion VII B, de 875 CV, pour le liquide de refroidissement, on avait adopté des radiateurs disposés sur la surface des ailes; le long du fuselage, se trouvaient ceux destinés à refroidir l'huile. En outre, le propulseur était soigneusement caréné; en dépit de ses trois groupes de cylindres, l'auteur du projet avait réussi à maintenir la section maxima de l'avion à un niveau extrêmement bas: 0,548 mètres carrés. Aussi lors de l'édition 1927 de la coupe Schneider à Venise, le Supermarine S.5, piloté par Sidney N. Webstera remporta la victoire avec une moyenne finale de 453,25 kilomètres à l'heure. Le succès de l'appareil -dénommé S,5125 -- devait d'ailleurs être ultérieurement confirmé par la seconde place conquise par le deuxième exemplaire engagé dans la compétition, à la moyenne de 439,41 kilomètres à l'heure. L'expérience acquise grâce au S.5 permit a Mitchell de poursuivre ses recherches; il dressa les plans de deux autres machines, le S6 et le S.6B. Dans ces derniers, les caractéristiques déjà très avancées du modèle précédent furent encore plus poussées. Un élément nouveau intervint: l'adoption de moteurs Rolls-Royce de type R, que l'on avait préparés tout exprès. Le propulseur monté sur le modèle S.6 développait 1 900 chevaux tandis que celui qui équipait le S.6B en developpait 2 350. Pour le reste, les deux arppareils étaient semblables au S.5, sauf qu'ils étaient légèrement plus grands. Après 1927, la Coupe Schneider ne fut plus disputée que tous les deux ans. Les Ceux dernières éditions furent remportées respectivement par le Supermanne S.6 en 1929 (528,86 km/h de moyenne) et par le S.6B en 1931. La course de 1929 se disputa à l'île de Wight, avec H.R.D. Waghorn aux commandes. |
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Avion: Supermarine S.6. Avion: Supermarine S.6B. |
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