|
|
|
|
|
|
|||
L'un des avions de reconnaissance maritimes les plus valables de la Luftwaffe, le Blohm und Voss Bv.138 servit avant tout en mer Baltique, dans le nord de l'Atlantique et dans l'Arctique, les zones parcourues par les convois alliés. Cet hydravion lent et solide opéra jusqu'à la fin de 1942, en étroite collaboration avec les submersibles, et contribua de manière valable à la lutte acharnée menée par l'Allemagne afin de couper les lignes de ravitaillementt maritimes vers la Russie. La réalisation du Bv.138 prit beaucoup de temps et posa de nombreux problèmes. Au printemps 1935, Richard Vogt l'ingénieur en chef de la Hamburger Flugzeugbau (société qui prendra en 1937 seulement le nom de la maison mère Blohm und Voss), commenca le projet d'un hydravion de reconnaissance à long rayon d'action, capable d'opérer sur des routes océaniques. L'avion se présentait sous la forme d'un hydravion à coque centrale, muni d'ailes hautes et doté d'un fuselage bipoutre et le projet prévoyait la mise en place de deux moteurs d'une puissance tournant autour de 1000 CV. Des retards dans la mise au point d'un propulseur de cette catégorie entraînèrent une première révision du projet, modifié par l'installation de trois moteurs Junkers Jumo 205 de type Diesel, capables de développer 650 CV dans la version disponible à l'époque. Le troisième moteur occupa une position centrale, au-dessus des ailes. Le premier prototype vola le 15 juillet 1937, suivi un mois plus tard par un second. Les essais ne donnèrent pas satisfaction car ils révélèrent de sérieux problèmes de stabilité, tant en mer que dans les airs, que les ingénieurs allemands ne parvinrent pas à éliminer. Les Allemands décidèrent très vite d'interrompre la construction du troisième prototype et de revoir presque complètement la conception de l'avion. Le nouvel hydravion - qui vola pour la première fois en février 1939 -, bien qu'il maintint la forme générale de ses prédécesseurs, se différenciait essentiellement par la coque, plus grande et de forme plus soignée, et par les plans de sustentation, plus amples et solides. Les essais au sol et en vol démontrèrent que tous les anciens problèmes avaient été résolus et cinq exemplaires furent commandés en tant que machines de présérie, suivis aussitôt après par une commande initiale de 25 unités de la part du ministère de l'Air. Les nouveaux hydravions commencèrent à équiper les détachements de reconnaissance maritime vers la fin de 1940, mais leur emploi opérationnel mit en lumière une série de nouveaux défauts, dus surtout à une certaine faiblesse de structure. Une cinquantaine seulement de Blohm und Voss Bv.138 des séries A et 8 furent réalisés. En mars 1941, apparut la série finale C, nettement plus perfectionnée et renforcée de partout dans laquelle l'avion acquit sa forme définitive. Dans l'ensemble, la production se poursuivit jusqu'à l'année 1943 et le total des avions construits s'éleva à 279 exemplaires. Une fois tous les inconvénients éliminés, le Bv.138 se révéla très valable, surtout à cause de sa robustesse enfin acquise et de ses exceptionnelles caractéristiques qui lui permettaient d'opérer longtemps, même lorsque la mer était agitée. Le Blohm und Voss exploita abondamment ces qualités dans la coopération avec les submersibles allemands combattant dans l'Atlantique, qu'il fut souvent appelé à ravitailler en plein océan. Parmi les formes de coopération proposées, citons aussi celle qui prévoyait des opérations combinées entre l'avion et le sous-marin, l'hydravion amerissait en plein Atlantique, restait en mer pendant deux ou trois jours et attendait des informations sur un convoi s'approchant de l'endroit où il se trouvait. Puis il décollait et attaquait de concert avec les groupes de submersibles arrivés dans la zone des opérations. |
|||
Avion: Blohm und Voss 13038 C-1. |
|
||