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Les Alliés surnommèrent le Kawinishi H8K, le plus grand et le meilleur des hydravions japonais, « Porc-Epic » (le code l'avait officiellement baptisé sous le nom de EMILY). Ce sobriquet trouvait son origine dans le puissant armement défensif de l'avion qui, dans la principale version de production, la H8K2, comprenait cinq canons de 20 millimètres et un nombre équivalent de mitrailleuses. Mais la puissance de feu ne constituait pas la seule qualité du Kawanishi H8K. Sa très grande autonomie, sa vitesse et ses excellentes performances générales en tirent un instrument idéal pour la reconnaissance navale à long rayon d'action. Entre 1941 et 1945, les Japonais ne construisirent que 167 exemplaires de ce grand hydravion mais, en dépit de ce petit nombre, tous les belligérants reconnurent à l'unanimité qu'il s'agissait là du meilleur avion de ce type envoyé au combat au cours du conflit. Durant l'été 1938, alors que les premiers hydravions de la série H6K commençaient à apparaître, la Kawanashi reçut des instructions pour mettre en route le projet d'une nouvelle machine de la mëme catégorie. La marine désirait surtout éliminer les principaux points faibles de l'avion à remplacer, à savoir un blindage et un armement insuffisants et des performances générales peu satisfesantes. En particulier, les exigences sur ce dernier point prévoyaient une vitesse maximum de 445 kilomètres à l'heure, une vitesse de croisière de 333 kilomètres à l'heure et une autonomie de 8 300 kilomètres. Le projet prit la forme d'un élégant monoplan à ailes hautes. Les ingénieurs japonais accordèrent un soin particulier aux caractéristiques hydrodynamiques et aérodynamiques, ainsi qu'à la disposition des réservoirs de carburant. Ils en installèrent huit dans les ailes et six beaucoup plus grands, dans la coque. En outre, ces derniers réservoirs possedaient des systèmes de protection anti -flammes et auto-stoppants et des dispositifs de récupération et de transvasement en cas de rupture d'un de ceux-ci. En km, la capacité en carburant dépassait les 17 000 litres et représentait presque 29 pour 100 du poids de l'avion au décollage. Le premier prototype vola en janvier 1941 mais, contrairement aux prévisions, ne se révéla pas au point. Dès le début des essais, apparurent des problèmes préoccupants de stabilité sur l'eau et au décollage. Par conséquent, il fallut modifier toute la partie inférieure de la coque et les essais en vol ne purent reprendre que quelques mois plus tard. Après l'élimination des défauts d'origine, les résultats s'avérèrent très satisfaisants et, vers la fin de l'année, le Kawanishi H8K fut mis en production de série. La première version, la H8K1, reçut son baptême du feu dans la nuit du 4 au 5 mars 1942, lorsque deux avions, partis d"une base située dans les îles Marshall, bombardèrent l'île d'Oahu, une des îles Hawaï, après avoir vainement essayé d"atteindre Pearl Harbour à cause du ciel couvert. Il s'agissait surtout d'une action de propagande qui donna, néanmoins, la mesure des capacité du nouvel hydravion. Les caractéristiques déjà excellentes des H8Kl s'améliorèrent encore avec l'apparition, en 1943, des premiers exemplaires de la deuxième version, la H8K2, produite après que les Japonais eurent réalisé 14 machines à peine de la première, en ce non compris les prototypes. Le nombre de H8K2 construits s'éleva à 148 exemplaires, dont 36 en version de transport. Cette dernière pouvait loger 29 passagers ou 64 soldats équipés. |
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Avion: Kawanishi H8K2. |
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